- FAZENDA
- FAZENDAFAZENDALa conquête des terres nouvelles a abouti, au Brésil, à la constitution de grosses propriétés ou fazendas , leur taille variant de 200 à 20 000 hectares; ainsi en 1912 la famille Prado possédait cinq millions de caféiers. Les fazendas couvrent la zone côtière (cacao), mais surtout la région caféière des États de S ao Paulo et de Paraná. Les fazendas ont été conquises sur la forêt par concession, achat, ou simple occupation: le territoire était divisé en grands rectangles (gleba ) dont le grand côté était parallèle aux cours d’eau principaux; puis, les fazendas étaient délimitées perpendiculairement au réseau hydrographique. Ainsi, chaque propriété regroupait un terroir de plateau, une bande sur le versant et une zone humide de fond de vallée.La pièce maîtresse de la fazenda est la caféière (cafezal ); après la grande crise des années trente, les propriétaires (fazendeiros ) abandonnèrent la monoculture. La tendance actuelle est à la diversification et à l’exploitation méthodique de toute l’étendue possédée en dehors du cafezal. Le tung, la ramie, la canne à sucre procurent d’intéressants revenus. L’élevage prend une place croissante. La fazenda est une entreprise intégrée; les installations de séchage, de stockage, le parc de camions lui donnent une allure industrielle. Mais les fazendeiros contrôlent aussi les maisons de commerce, parfois les banques qui assurent la vente du café. Les fazendeiros constituent une catégorie sociale privilégiée, résidant à la ville où elle se consacre à la gestion de vastes affaires familiales. Le salariat ou le colonage fournissent la main-d’œuvre.fazendan. f. Grand domaine agricole, au Brésil.⇒FAZENDA, subst. fém.Grande propriété, domaine agricole au Brésil. En Amérique du Sud, de telles exploitations reçoivent le nom de « fazendas », en pays de langue portugaise, de « haciendas » en pays de langue espagnole; tantôt domaines familiaux transmis (...), tantôt dépendances de groupes financiers (MEYNIER, Pays. agraires, 1958, p. 46). Dans la région de Bahia (...) la fazenda se cantonne souvent dans l'élevage extensif (MEYNIER, Pays. agraires, 1958 p. 47). En 1914, (...) les « fazendas » de sucre et de café conservaient leur rôle prédominant aux mains des vieilles familles de planteurs (LESOURD, GÉRARD, Hist. écon., 1966, p. 402).— P. ext. Bâtiment, constructions, sur cette propriété, ce domaine. C'est la fazenda de l'empereur, elle est toute en marbre, il n'y en a pas d'autre pareille dans tout le Brésil (CENDRARS, Lotis. ciel, 1949, p. 184).Prononc. :[
]. Étymol. et Hist. 1822 (H. TAUNAY et F. DENIS, Le Brésil, t. IV, p. 298 ds QUEM. DDL t. 18). Mot port. signifiant au Brésil « grande propriété rurale » et « ferme; fortune; pl. marchandises » en port. d'Europe (dep. XIIIe s., Alphonse X le Sage ds MACH.), du lat. facienda, lat. vulg. facenda (REW3 n° 3129; cf. faciende); cf. aussi a. prov. fazenda, esp. hacienda « propriété terrienne, ferme », de même orig. (v. FEW t. 3, p. 355a).
fazenda [fazɛnda] n. f.ÉTYM. 1822; mot port. du Brésil, de facienda « choses à faire »; cf. esp. hacienda.❖♦ Grande propriété, au Brésil.0 En Amérique du Sud, de telles exploitations reçoivent le nom de « fazendas », en pays de langue portugaise, de « haciendas » en pays de langue espagnole; tantôt domaines familiaux transmis (…), tantôt dépendances de groupes financiers.Meynier, Paysages agraires, p. 46 (1958), in T. L. F.
Encyclopédie Universelle. 2012.